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Jazz Stories (suite)

En écoute : Ella FITZGERALD - Summertime (Live in Berlin)

            George SHEARING


Le pianiste et compositeur Anglais George Shearing est décédé le 14 février 2011 à New York, à l’âge de 91 ans, dans une consternante indifférence générale.

Décidément, talent et gloire médiatique ne font pas bon ménage.


Merci toutefois à Franck Bergerot de l’avoir évoqué dans le numéro de mars 2011 de Jazz Magazine.

Aveugle de naissance, George SHEARING apprend le piano dans l’institution spécialisée où il passe son enfance.

Adolescent, il dirige un orchestre de musiciens aveugles puis se produit dans les clubs de Jazz Londoniens où il rencontre notamment Stéphane Grappelli.


En 1949, il s’installe aux Etats-Unis où il acquiert très vite une grande notoriété. Il collabore en particulier avec Toots Thielemens, Wes Montgomery,

Joe Pass et Gary Burton.


Dans les années 60, il consacre beaucoup de temps à la musique classique et anime parallèlement une émission télévisée

« The George Shearing Show ». A cette époque, il enregistre pour le label Concord des « rencontres » avec

Carmen MacRae, Marian MacPartland, Jim Hall et surtout le chanteur Mel Torme.

Son association avec ce dernier, aussi bien sur disques qu’en concerts, est d’une incroyable richesse.

Ils produisent ensemble un Jazz jubilatoire et Shearing devient alors un musicien très respecté de ses pairs,

Bill Evans par exemple.


Technicien exceptionnel, c’est aussi un compositeur prolifique.

On lui doit plusieurs centaines de titres dont bien entendu, le fameux "Lullaby Of Birdland", mon standard préféré.

George Shearing était aussi un remarquable accordéoniste, le premier à avoir joué du « Be Bop » sur cet instrument.


Son pays d’origine ne l’avait pas oublié puisqu’il fut anobli par la reine Elisabeth,

en 2007. Bye, Bye Sir George.


                                                            Qui sait, peut-être êtes-vous désormais dans le Pays aux Oiseaux !





            Histoire d'une photo


Comme toutes les photos qui ont un sens, celle-ci est bien plus qu'un simple cliché. Elle raconte une tranche de vie de l'Amérique.  Dans les années d'après guerre, "la plus grande démocratie du monde" était toujours minée par la ségrégation raciale et en dépit des décrarations d'intentions des gouvernants, "Jim Crow" était toujours bien présent.

En ce temps là, Ella FITZGERALD était une immense vedette mais sa couleur de peau lui interdisait de se produire où elle le souhaitait et, en particulier, au Mocambo, le plus célèbre club deLos Angeles. Aussi incroyable que cela puisse paraitre à ceux qui ne voient en Marylin Monroe qu'une gravure de mode écervelée, elle eut vent de cette affaire et décida d'intervenir.

Voici ce qu'en disait Ella : "Je dois à Marylin Monroe une vrai dette. C'est grace à elle que j'ai pu jouer au Mocambo, un club très populaire. Elle appela personnellement le propriétaire et lui indiqua qu'elle voulait m'y voir immédiatement engagée. S'il le faisait, elle réserverait une table, au premier rang, pour chaque soirée. Elle lui dit que par son statut de star, en cas de refus, la presse se montrerait féroce. Le propriétaire accepta et Marylin vint, à la première table, chaque soir. Elle était une femme insolite,  en avance sur son temps, et elle ne le savait pas".











          


  

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