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Concerts (suite)

En écoute: Fred HERSCH - Valentine (extrait) - Live At Sunside - 03/11/2011


          

          Villars - 16/10/2011 - Youn Sun NAH 나윤선


Youn Sun NAH 나윤선 (Vocals, Kalimba, Kazzo, Boite à musique) - Ulf WAKENUIS (Guitare)



























“La musique ouvre des instants d'éternité qui effacent l'affligeant scandale de la mort

et rachètent les déplorables misères de la vie ».


Rarement comme ce 16 octobre, cette phrase a eu autant de sens pour moi. J'attendais beaucoup de ce concert et j'ai reçu bien plus !


Je fréquente peu les lieux de culte (c'est un euphémisme) et la perspective d'un concert dans la petite église de Villars ne m'enchantait pas plus que çà.

Je dois dire qu'abstraction faite de l'environnement religieux, le lieu présentait deux avantages majeurs : une vraie proximité avec les artistes (nous étions au premier rang,

à 2 mètres de la scène, ce qui m'a permis de faire quelques photos) et une acoustique parfaite.


Avant l'entrée en scène de la "chanteuse exceptionnelle" comme il la présente, Ulf Wakenius nous a gratifié d'une version décoiffante  du standard de Keith Jarrett "My Song"

mettant en valeur sa technique, sa musicalité et son sens des rythmes.  Ulf Wakenius est un guitariste Suédois né en 1958.

Virtuose de l'instrument, il a notamment joué de manière régulière avec le quartet d'Oscar Peterson et le trio de Ray Brown.


Après cette mise en bouche, Youn Sun Nah entre en scène.

Quel contraste entre l'apparence frêle, presque fragile de cette jeune femme timide et l'incroyable puissance de sa voix. Aucun jeu de scène et pourtant, une complicité immédiate s'instaure avec le public. Youn Sun Nah a gardé beaucoup de fraîcheur malgré le succès et semble presque étonnée d'être autant appréciée.

Le répertoire est éclectique (voir ci-dessous) et principalement issu des deux derniers disques de l'artiste.

Pour ma part, je retiendrai deux moments particulièrement forts :


- Le standard « My Favorite Things » qu'elle interprète seule en s'accompagnant d'un Kalimba (Instrument Africain de percussion idiophone, aussi appelé piano à pouces),


- « Avec le temps » de Léo Ferré, que je n'avais pas écouté depuis bien longtemps et qui a saisi d'émotion tous les spectateurs (nombre d'entre-eux  avaient les yeux humides à la fin du morceau).


Ce soir là, Youn Sun Nah était LA MUSIQUE.



            Titres interprétés :


- My Song (Keith Jarrett) Ulf Wakenius Solo

- Message In A Bottle (Police)

- Calypso Blues (Nat King Cole)

- Uncertain Weather (Youn Sun Nah)

- My Favorite Things (Rodgers & Hammerstein)

- Kangwondo Arirang (Koean Traditional)

- Breakfast In Bagdad (Ulf Wakenius)

- Avec le temps (Léo Ferré)

- Jockey Full Of Bourbon (Tom Waits)

- Enter Sandman (Metallica)

- Same Girl (Randy Newman)




          Paris - Sunside - 03/11/2011 - Fred HERSCH


Fred HERSCH (Piano) - John HERBERT (Bass) - Eric MC PHERSON (Drums)


Fred HERSCH est ce qu'on appelle communément un “musicien pour musiciens”.

Inconnu du grand public, méconnu des amateurs de Jazz, il est admiré et respecté par ses pairs.


C'est tout simplement un des plus grands pianistes au monde.


Il se produit très rarement en France et c'était un vrai privilège pour moi d'avoir la chance de l'entendre.


Dans la petite salle bondée du Sunside, il passerait presque inaperçu s'il ne venait s'installer devant l'instrument.

Il n'a que 56 ans mais miné par la maladie, il en parait largement 10 de plus.

Séropositif depuis 1986, il se ménage après une grave évolution de sa maladie en 1998.

Le virus du sida attaquant son cerveau, il est resté deux mois dans le coma. Il s'en est sorti, mais il ne pouvait plus bouger ses doigts.

A force de courage et à la suite d'une longue rééducation, Fred Hersch s'est pourtant remis au piano, se montrant plus fort que jamais sur le plan créatif malgré un handicap technique qu'il a finalement réussi à effacer.


On le présente généralement comme un disciple de Bill EVANS.

C'est vrai mais très réducteur car Fred Hersch s'est construit à partir d'influences multiples dont les principales sont Thelonious Monk, Wayne Shorter, Antonio Carlos Jobim, mais aussi Robert Schumann et Maurice Ravel.

Il est devenu lui-même une référence, en particulier grâce aux enseignements qu'il a dispensés dans le prestigieux Berklee College Of Music,

parmi ses élèves, Ethan Iverson, Franck Avitabile et … Brad Mehldau.


Outre sa carrière de soliste et de leader, il a accompagné une multitude d'artistes tels que Art Farmer, Joe Henderson, Chris Connor, Lee Konitz,

Charlie Haden & Stan Getz.


Ce concert a permis à Fred Hersch de nous proposer, pendant près de trois heures, toutes les facettes de son Art.


En ce qui me concerne, je l'aime tout particulièrement dans les morceaux lents et intimistes où s'expriment magnifiquement toute la finesse et la subtibilité de son jeu.


Ce soir là, ce fut particulièrement le cas sur le standard « The Song Is You » et, en rappel, sur l'une de ses plus belles compositions « Valentine ».

Ses improvisations sont si riches et si profondes que plusieurs écoutes seraient nécessaires pour en apprécier pleinement toute la richesse.


Un seul tout petit bémol à cette magnifique soirée, j'aurais préféré un concert solo.

En effet, le bassiste et le batteur, certes bons techniciens n'apportaient pas grand chose si ce n'est sur quelques morceaux rapides comme

« In Walked Bud » de Monk.



            Parmi les titres interprétés :


Sad Poet - Dedicated to Antonio Carlos Jobim - Whirl - Dedicated to Suzanne Farrell - Skipping - The Boy - Dream Of Monk - The Song Is You (Jerome Kern)

- In Walked Bud (Thelonious Monk) - Change Partners (Irving Berlin) - At The Close Of The Day - Stuttering - Havana (composition inédite, écrite le week-end précédent) - Lonely Woman (Ornette Coleman) - Some Other Time (Leonard Bernstein) - Evidence (Thelonious Monk) - Valentine

Youn Sun Nah - Villard
Ulf Wakenius
Fred Hersch - Paris Sunside - 03/11/2011

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